vendredi 21 septembre 2012

Pensées depuis la troposphère

Il y avait ça de bien quand je faisais de la Ligne, c'est qu'on volait à peu près régulièrement...

Après un été harassant à faire des aller-retours entre Le Bourget et plusieurs terrains d'Europe, essentiellement en Italie, la saison des vols s'est arrêtée net pour nous début septembre. C'est donc avec une delectation et un plaisir non dissimulés que je me suis pointé à l'avion hier en fin d'après-midi. Rien que de très classique ce soir puisqu'on allait une fois de plus à Florence, et qu'on revenait à vide dans la foulée... Un vol de nuit par beau temps comme on les rêvait à l'aéroclub...

Pas grand chose à en dire finalement puisque tout s'est bien passé, si ce n'est que le fait de voler peu fait un peu mieux réaliser la chance qu'on a d'avoir les fesses dans un cockpit, alors que d'autres copains galèrent soit pour trouver du boulot, soit dans des boîtes aux conditions nettement plus rock'n roll que les nôtres. Pour en parler régulièrement avec les potes, l'avenir n'est pas rose pour ceux qui sont coincés à une place parfois peu enviable au regard des conditions de travail, mais qu'ils ne peuvent abandonner le marché de l'emploi des pilotes étant totalement saturé. Et je ne parle même pas de ceux qui cherchent toujours leur premier cockpit en bavant devant des postes payés au lance-pierre permettant à peine de survivre sans même penser à rembourser ses emprunts de formation.
Pour les non-professionnels qui suivent ce blog, savez-vous que les pilotes qui transportent les organes la nuit (et qui donc participent à sauver des vies) sont ceux qui ont les conditions de travail les plus difficiles? Réveillés en pleine nuit ils doivent souvent décoller avec un préavis inférieur à 1h30 pour des vols épuisants, et sont rémunérés à peine au dessus du SMIC en ce qui concerne les copilotes.

Du haut de nos 45000 pieds (mon record personnel d'altitude) je savourais donc ce retour à vide, et je pensais aux copains qui volaient en dessous...


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