Bref en redescendant je me suis remis dans la peau du copilote, histoire d'emmener nos estimés clients à Toulouse sans trop de casse. Départ quelques minutes en avance pour ce vol de 50 minutes qui doit nous faire passer à la verticale de Lyon, au sud de Clermont Ferrand, et à la verticale de Mende avant de se poser en piste 14 à Toulouse.
Nous décollons donc en piste 23 à Genève, peu de temps après que le soleil est passé sous l'horizon. En passant la Montagne de Vuache, l'horizon nous apparaît d'un rouge sang éclatant, que cet imbécile de copi (toujours lui décidément) n'a pas pu immortaliser de manière correcte, son appareil photo étant resté au chaud sur son bureau.
Je ne sais pas si c'est l'émotion, mais on distingue très vaguement sur la photo un point blanc, c'est la Lune qui tremblait de nous voir arriver... Hum...
Le sort (par là j'entends le choix du Commandant de Bord) en ayant décidé ainsi, m'échoit la charge de piloter au retour. Nous décollons en 14L et entamons rapidement un large virage vers Mende, en montant vers notre niveau de croisière. Ce soir Bordeaux Contrôle est coopératif (comme souvent d'ailleurs) et nous autorise à monter au dessus de notre niveau de vol déposé. De pas grand chose cela dit, un Jet provoquant des turbulences aux niveaux supérieurs. C'est dont au FL300 que nous faisons route vers Lyon, en admirant le ciel particulièrement étoilé ce soir. Les fréquences s'enchaînent, Marseille nous fait anticiper la descente (comme toujours dans ce sens là), et nous libérons nos 30000 pieds vers un FL230, puis 200 en passant Chambéry.
Je dois avouer que j'aime bien les vols retour vers Genève. Avec le temps, il devient plus aisé d'optimiser l'approche en prenant à chaque fois de moins en moins de marge de manière à lisser la trajectoire. Et ce soir je m'y applique particulièrement, échaudé par le temps magnifique et le contrôle qui nous laisse relativement libre de notre vitesse. Je joue donc de la pente et des speedbrakes pour maintenir une descente continue jusqu'à l'ILS. En vent arrière le contrôle nous raccourcit et nous fait virer en base rapprochée en nous autorisant à une altitude plus basse que l'altitude normale de capture du glide (normalement c'est 7000 pieds à 17,7 Nm du seuil). En descente donc vers 4000 Ft, nous prenons un cap 250 et sommes autorisés à l'approche. Le loc approche, nous sommes pile sur le glide, je prends une pente de 3° pour rester dessus, le loc rentre... STRIKE!!!!! Rhaaaaaaaah lovelyyyyyyyy!!!!!
Certes c'est peu de choses, mais un ILS intercepté pile poil, la vitesse qui décroit régulièrement jusqu'à la configuration atterrissage tout ça presque sans avoir ajouté de puissance depuis le niveau de croisière... Ca fait plaisir, même si c'est ce pour quoi nous sommes payés, finalement. Vous vous rendez compte? Etre payés pour se faire plaisir!! Si seulement j'avais su à quel point...
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